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canada_quebecJocelyn Coulon
L’auteur réagit à l’opinion de John Ibbitson intitulée «La voix du Québec s’éteint», publiée mercredi dernier.

Cyberpresse.ca
13 août 2011

 

Le Québec perdrait de son influence au sein du gouvernement fédéral et au Canada. Il se marginaliserait au point où il pourrait ne plus compter d’ici peu. Cette thèse circule depuis quelque temps, et John Ibbitson, chroniqueur au Globe and Mail, l’a décrite cette semaine dans ces pages («La voix du Québec s’éteint»). Elle a un fond de vérité, mais elle m’apparaît réductrice. Son côté mécanique et inévitable fait abstraction des surprises de l’Histoire et des potentialités toujours existantes au sein d’une communauté politique.

John Ibbitson étaye son propos par une série d’événements et de statistiques dont l’énumération fait craindre le pire. Pour autant, il passe sous silence certaines choses et en exagère d’autres. C’est sans doute le propre de la chronique qui veut attirer l’attention. Cela se fait pourtant au détriment d’une analyse dont les teintes sont nécessairement subtiles et moins tranchées.

Selon le chroniqueur, le Québec s’est exclu du pouvoir à Ottawa en s’installant dans l’opposition depuis l’élection du Bloc en 1993 et celle du NPD en mai dernier. À première vue, ce constat apparaît évident. En grattant un peu, il l’est moins.

Le pouvoir politique du Québec et des francophones a été bien en évidence pendant l’ère Chrétien. En 1997, les fonctions de gouverneur général, de premier ministre, de chef de l’opposition officielle, de président du Sénat, de juge en chef de la Cour suprême et de chef des forces armées étaient occupées par des francophones.

Lorsque le premier ministre Chrétien se retire à la fin de 2003, la majorité des députés du Québec à Ottawa sont des fédéralistes. Et qui dit opposition ne veut pas nécessairement dire impuissance. Les bloquistes ont régulièrement voté avec les libéraux pour l’adoption d’importants projets de loi et ils ne s’en sont jamais plaints.

Le scandale des commandites va changer la donne et permettre au Parti conservateur de déloger lentement le Parti libéral. Si la performance désastreuse des conservateurs au Québec lors des élections de mai dernier élimine pratiquement les Québécois du pouvoir exécutif, cette situation peut changer à l’avenir, comme cela fut le cas pour les provinces de l’Ouest longtemps absentes du caucus libéral lorsqu’il était au pouvoir. Qui sait ce que réservera l’élection de 2015?

Du politique, John Ibbitson passe au social, à l’économique et au démographique afin de conforter sa thèse sur l’effacement du Québec à Ottawa. Les priorités du gouvernement fédéral (conservatisme fiscal au détriment de la justice sociale) ne correspondraient pas aux priorités du Québec. Est-ce si certain, compte tenu du tassement au centre droit des trois grandes formations politiques québécoises (PLQ, PQ et ADQ) et de la plateforme économique et sociale du groupe de François Legault?

Certes, la victoire du NPD vient brouiller les cartes. Ici, une analyse fine reste à faire sur le caractère soi-disant diamétralement opposé entre les valeurs des Québécois et celles des autres Canadiens.

L’argument le plus fort de John Ibbitson est celui du poids démographique du Québec dans la fédération et de ses répercussions politiques. La proportion de la population du Québec au Canada est passée de 29% à 23% en 50 ans. Ce changement oblige le gouvernement à accorder en toute justice de nouveaux sièges au Parlement aux provinces en expansion démographique. Le Québec y occupera une moindre place.

La voix du Québec n’est plus aussi forte qu’elle l’était au sein de la fédération canadienne, c’est une évidence. En même temps, celle de l’Ontario ne domine plus comme avant et celles des provinces de l’Ouest se font entendre de plus en plus fort. La réalité est que nous sommes dans une fédération au caractère «multipolaire», pour emprunter une expression au jargon des relations internationales. Il faut composer avec et en tirer toutes les potentialités. Et ne pas oublier que nous avons un gouvernement provincial dont la fonction est de faire entendre la voix et les intérêts du Québec à travers ses relations avec le pouvoir central et ses alliances avec les autres provinces.

Vraiment, la mort annoncée du Québec à Ottawa et au sein du Canada m’apparaît, comme disait l’autre, très prématurée.

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